PARLER EN PUBLIC : AGIR OU SUBIR ?

05/03/2020
Certaines personnes, même à haut niveau de responsabilité, rencontrent des difficultés au moment de parler en public. Difficultés qu’elles ont appris à masquer. Peu de leurs collaborateurs s’en doutent ; leur auditoire non plus ! Parfois, ces orateurs n’ont plus conscience de cette gêne. Mais peut-on alors parler d’aisance à l’oral ?

Une prise de parole subie ?

Bien entendu, pour assurer leurs fonctions jusque-là, ces orateurs ont dû développer une bonne capacité à s’exprimer. Lorsqu’ils prennent la parole, ils dissimulent avec habileté leur gêne. Ils font « avec », souvent au prix d’un grand effort.
Ceux que j’accompagne avouent ne pas vouloir faire impression d’incompétence : « Je n’aimerais pas qu’on me dise que je ne maîtrise pas mon sujet… ».

Alors ils se préparent consciencieusement à leurs prises de parole. Et ils font bien ! Il est primordial de connaître son sujet et de l’adapter au public, pour favoriser écoute et adhésion.
Toutefois, au moment du discours, la gêne revient au galop : ils restent le nez dans leurs notes, ou en direction de l’écran. Même tournés vers l’assistance, ils évitent tout contact visuel avec l’auditoire. L’orateur contre le reste du monde.

Devenir acteur de sa prise de parole en public

Concentrés sur le fond, ils passent à coté des signaux parfois émis par l’auditoire : un bâillement, des bras croisés, une moue. Pour éviter d’être perturbés, ils se coupent de tout contact avec le public. Leur seul objectif : arriver au plus tôt au bout de leur prise de parole.
Mais en réalité que se passe-t-il réellement ?

Si le public est à l’écoute, la casse est limitée : le discours est délivré. En revanche, si le public est dissipé, hostile, peu attentif… l’exercice devient difficile.

Dans les deux cas, l’orateur subit la situation. Le niveau d’écoute dépend davantage de la concentration des auditeurs que de sa capacité à les captiver. C’est dommage : un bon manager est aussi reconnu à sa capacité à agir sur son environnement, et non à le subir.

Pourtant, il existe des clefs pour devenir acteur de sa prise de parole en public : arriver préparé sur le fond (bien sûr !), travailler les ancrages du corps (regard, respiration…) pour être totalement présent ; et, agir sur la qualité de la relation établie avec le public pour en faire un allié.

Car dans la prise de parole, il n’est pas question uniquement de soi, mais de l’autre. Celui qui écoute, qui prend de son temps pour l’essentiel : recevoir votre message.

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Comédien, clown et consultant pour Pitch361